Bilan Yggdrasil 2023

Bilan du festival Yggdrasil 2023

Ça y est, j’ai fait mon premier salon en tant qu’autrice indépendante 🤩.

Je reviens tout juste du festival Yggdrasil, à Lyon, et j’ai TELLEMENT de choses à en dire que cet article risque d’être interminable. Je vais vous raconter tout ça de façon chronologique, sinon on va s’y perdre.

Avant

Avec mon ancienne maison d’édition Sylphe Rouge, j’avais déjà fait quelques séances de dédicaces (à Paris, puis à Granville et à Chartres) et même un salon (… dont je n’ai jamais fait le bilan car il n’y avait, franchement, rien de positif à en dire).

Et en tant qu’autoéditée, j’avais participé en novembre à la Journée des Autrices et des Auteurs, à Sciences Po.

Donc j’avais un peu d’expérience dans le fait d’être assise derrière une table avec une pile de mes livres, à essayer d’attirer l’attention des passants, à leur pitcher mes histoires et à faire des dédicaces.

J’avais même pu longuement m’entraîner à créer ma signature “spéciale dédicace” 😉.

J’avais déjà des stocks de livres, des marque-pages, un kakemono, des tampons encreurs, un livre d’or, un carnet de commandes, un terminal de paiement Sum Up, des costumes geeks…

Au niveau logistique, j’avais des amis pour m’héberger à Lyon et j’avais pris mes billets de train bien à l’avance.

Donc j’étais prête !… non ?

Lol 😅. Non.

En tout cas, j’ai passé les semaines et les jours précédant le festival à me prendre la tête sur tout un tas de sujets, notamment :

  • Comment me procurer des nappes pour décorer mon stand et comment les ignifuger, comme le règlement du salon l’exigeait
  • Combien de livres pouvais-je espérer vendre, combien pouvais-je physiquement en emporter en prenant le train

Sur Instagram, j’ai fait le reportage de l’abominable opération consistant à imbiber deux nappes (gentiment prêtées par ma maman) de produit ignifugeant :

  • je savais pas du tout si j’en mettais trop ou pas assez
  • le produit PUAIT LA MORT et avait franchement l’air toxique
  • je vis dans un appartement parisien, donc sans jardin, balcon ou terrasse pour faire ça dehors, et sans beaucoup de place pour étendre mes nappes qui ont mis des jours à sécher
  • une des deux, d’ailleurs, est restée affreusement poisseuse, j’avais peur d’abîmer mes livres en les posant dessus
  • bref, horrible, ne faites pas ça chez vous

Pour les livres, en plus des 6 que j’avais confiés aux amis qui m’hébergeaient, j’en ai emporté 20 dans une valise et 13 dans un gros sac à dos. Soit 39 au total.

Sachant qu’il fallait aussi que j’emporte mes costumes (dont mes chapeaux !), mon kakemono, tout mon bric-à-brac de dédicaces, des présentoirs, mes fameuses nappes, des chaussures… bref, j’étais chargée comme une mule.

Deux jours avant de partir, je me suis rendu compte que j’arrivais à court de marque-pages et que c’était trop tard pour en recommander 😓.

À vrai dire, pendant ces derniers jours, je me demandais un peu si j’avais bien fait de me lancer dans cette aventure… J’étais certaine qu’une fois sur place, j’allais être ravie, mais en attendant, les petites contrariétés s’accumulaient.

Vendredi 3 février : arrivée et installation

Vendredi, j’ai gaiement pris un taxi pour la gare de Lyon et je suis montée dans le train sans souci.

Prête pour le départ !

Pourquoi le train et pas la voiture, qui aurait été bien plus pratique d’un point de vue logistique ?

Déjà, je n’ai pas de voiture, donc le budget location + essence + péages + parking allait être bien supérieur au coût de billets OuiGo pris des mois à l’avance.

Et honnêtement, je n’étais pas à l’aise pour faire le trajet (5 bonnes heures) seule, surtout pas le retour du dimanche soir où j’allais être épuisée.

Une fois à Lyon, j’ai pris 3 trams différents pour arriver, enfin, à Eurexpo.

À l’extérieur, c’était désert, je me suis demandé si j’étais au bon endroit.

L'arrivée à Eurexpo
L’arrivée à Eurexpo

L’espace à l’intérieur est véritablement IMMENSE. Un peu perdue, j’ai cherché mon stand parmi des dizaines d’autres. Beaucoup étaient encore vides, mais ceux qui étaient en train de s’installer promettaient d’être incroyables, superbement décorés…

Et c’est là que j’ai commencé à stresser (ça faisait longtemps) en me disant que le mien allait être horriblement cheap en comparaison.

J’avais mes fameuses nappes, des présentoirs en plexiglas, un kakemono, point. Alors que les autres stands avaient d’énormes piles de livres, des étagères, des tentures, du lierre, des illustrations, des cartes, des goodies… tant de belles choses !

J’ai eu vraiment peur d’être ridicule, surtout avec mon petit stock de livres.

Heureusement, les autres autrices ont commencé à arriver et m’ont accueillie très gentiment – même si tout le monde, bien sûr, était bien occupé par l’installation de son stand. Franchement, j’étais entourée de stars 😉 : Ielenna, Jo Colleen, Tiphs, Nathalie Bagadey, et surtout Alex Sol qui m’a gentiment donné plein d’infos sur la question existentielle de “mais où donc trouvez-vous tout ce matos”.

(J’ai même appris qu’il existait un produit ignifugeant sous forme de bombe qui semble bien moins relou que celui que j’ai utilisé 👌.)

Après avoir disposé mes livres de mon mieux, j’ai quitté Eurexpo pour rejoindre le centre de Lyon. J’ai eu le plaisir de retrouver les amis chez qui je logeais et chez qui j’ai passé une très bonne soirée…

Un peu trop bonne, à vrai dire, et un peu trop arrosée 😬 !

Samedi 4 février : ouverture d’Yggdrasil

Le lendemain, à 5h30, 1 heure avant que mon réveil sonne, j’ai ouvert les yeux avec un bon mal de crâne et je n’ai pas pu me rendormir – j’avais trop peur de rater mon réveil et d’arriver en retard. Parfois je déteste mon cerveau.

Pendant le trajet vers Eurexpo, j’étais dans un état d’esprit assez morose – et ça m’ennuyait beaucoup de ne pas arriver à me réjouir alors que j’avais tellement attendu ce moment 😔. Je me sentais seule, j’étais fatiguée alors que la journée n’avait pas commencé, je n’avais rien mangé, j’avais à la fois peur de vendre mes livres trop vite et de ne pas les vendre…

Je me suis accrochée à la pensée que je faisais de mon mieux ; qu’un premier salon, c’est fait pour essuyer les plâtres, et que tous les suivants seraient plus simples à gérer parce que, au moins, je saurais à quoi m’attendre.

Tout est allé beaucoup mieux à partir du moment où je suis arrivée au salon et où :

  • J’ai compris où était l’accueil, j’ai rencontré les adorables organisateurs et j’ai découvert “l’Éléphant”, un super espace réservé aux exposants (et juste à côté de mon stand) pour nous permettre de nous poser (merci merci pour cette attention 🙏)
  • J’ai trouvé du café 🤩 et même des petits gâteaux
  • J’ai discuté avec plusieurs autrices aguerries en matière de salons, qui m’ont bien rassurée et encouragée
  • Comme on devait arriver 1h avant l’ouverture, j’ai fait un tour des autres stands qui avaient tous l’air plus tentants et magnifiques les uns que les autres
  • Le salon a ouvert ses portes… et la folie a commencé

À partir de là, franchement, c’était le paradis 🥰. J’étais complètement hors du temps.

Ce que j’adore dans ces salons, c’est que la plupart des visiteurs sont passionnés, ils ont des costumes incroyables et le sourire aux lèvres, tout le monde est trop content d’être là, dans notre petite bulle d’imaginaire, avec d’autres gens qui partagent les mêmes délires.

Le tout avec des concerts à la cornemuse qui jouent les musiques de Pirates des caraïbes ou du Trône de fer, quelques tambours et des cornes de brume pour mettre l’ambiance.

Rien qu’être assise et regarder les gens passer, c’était un bonheur.

La vue depuis mon stand
La vue depuis mon stand

Et puis j’ai commencé à vendre mes premiers livres… Et ça n’a plus arrêté !

J’ai croisé tellement de personnes trop gentilles, certaines qui s’arrêtaient juste pour me dire qu’elles avaient lu mes romans et les avaient adorés, d’autres qui me suivent sur Instagram ou dans ma newsletter… C’était très émouvant pour moi de voir cette communauté virtuelle s’incarner.

J’ai aussi eu le plaisir de voir “en vrai” plusieurs personnes que je ne connaissais que de façon virtuelle, à commencer par ma correctrice Gaëlle Bonnassieux, plein de lectrices et lecteurs, une bêta-lectrice de mon prochain roman, des fans de steampunk, des autrices, etc.

Sans parler de tous les inconnus. Ça reste toujours une expérience un peu surréaliste de voir des personnes repérer les couvertures de mes livres, lire le résumé et pouf, comme ça, décider de plonger dans mon univers, de prendre parfois deux, voire trois livres d’un coup, c’est fou !

Finalement, mon stand n’avait pas une allure aussi miteuse que ce que j’avais craint 😊. Il faut dire que mes couvertures, mes marque-pages et mon kakémono ont tous été réalisés par Pauline Gallois, ma talentueuse graphiste, et ils en jettent 😉.

La question incongrue qu’on me posait tout le temps : “C’est vous qui avez écrit les livres ?”.

Ben, euh… oui, évidemment, qui voulez-vous que je sois ? 😂 (bon ok, j’aurais pu être éditrice, mais quand même)

Assez rapidement, j’ai commencé à voir mes stocks fondre et j’ai compris qu’il fallait que j’en mette de côté pour en avoir encore le lendemain – d’autant que quelques lectrices m’en avaient réservé. Je devais même sauvegarder mes marque-pages, puisque j’en avais tout juste assez pour les livres qu’il me restait.

On m’a souvent demandé si j’avais des flyers et des cartes de visite, la réponse est non : en tant que visiteuse, je n’aime pas qu’on me force à en prendre, et ils finissent jetés le soir même 90% du temps. Je préfère largement que les gens prennent les infos en photo, tant pis si ça me fait perdre quelques ventes.

La journée s’est terminée à 19h, suivie par un petit apéro pour les exposants auquel je n’ai pas trop pu m’attarder, la fatigue commençant à me retomber dessus.

Je suis rentrée à Lyon…

Dimanche 5 février : dernier jour et retour

Yggdrasil – 2e jour

… Et pour des raisons personnelles, j’ai encore affreusement peu dormi 😱.

Malgré tout, le début de journée s’est bien passé. J’ai profité de l’heure avant l’ouverture pour visiter le salon et faire quelques emplettes (difficile de se retenir !), puis j’ai passé une très chouette matinée à rencontrer de nouvelles lectrices venues chercher leurs exemplaires.

L’une d’elles m’a offert un cookie absolument délicieux, le carburant indispensable d’une matinée réussie 😄.

À 13h, c’était fini ou presque : il ne me restait plus qu’un tome 2 de Lady Vïnchka, difficile à vendre tout seul.

J’ai quand même passé un bon après-midi, puisque pas mal de gens continuaient à passer à mon stand pour me demander de quoi parlait mon roman et noter mes coordonnées. J’étais surtout infiniment plus détendue que les jours précédents et c’était un grand soulagement.

Le salon a fermé à 18 heures et, après un rangement rapide, je suis partie d’Eurexpo.

Rentrer chez moi

Malheureusement, le retour à Paris a été très fastidieux.

Quand j’avais pris mes billets, comme je ne savais pas combien de temps j’allais mettre à ranger mon stand et à regagner la gare, j’avais volontairement vu très large avec un train à 21h30, en me disant qu’au pire j’avancerais mon billet.

Mais le temps que j’arrive à la gare, les trains d’avant étaient devenus complets ou hors de prix 😫. Donc j’ai attendu deux longues, très longues heures dans la gare glaciale et sur le quai, alors que toute la fatigue du weekend me tombait dessus…

(En plus j’ai perdu mon tote bag préféré dans l’affaire avec la tarte au citron meringuée que je me réservais, une vraie tragédie 💔.)

Après

“Fatigue” a été mon maître mot des deux jours suivants, malgré deux bonnes nuits de sommeil, j’étais un peu patraque et incapable de fonctionner correctement.

Cette expérience à Yggdrasil a donc été à la fois fabuleuse et difficile à vivre, ce qui est riche d’enseignements pour les prochains salons que je ferai.

La prochaine fois, je bloquerai vraiment mon lundi pour me reposer, au lieu de juste m’offrir 1h de sommeil en plus.

Je privilégierai la voiture pour transporter suffisamment de livres, j’investirai dans des caisses en plastique pour ne pas craindre de les abîmer, je prévoirai aussi des fiches avec les couvertures de mes livres, le résumé et toutes les infos importantes, pour que les visiteurs puissent se renseigner même en cas de rupture de stock.

Et j’investirai dans un peu de déco ! Ne seraient-ce que quelques caisses en bois, peut-être des rideaux pour habiller les murs, ça rendait très bien sur les autres stands.

J’essaierai aussi, la prochaine fois, de ne pas venir seule et de trouver quelqu’un pour m’aider et me tenir compagnie. En revanche, pas (trop) de bières avec les copains la veille du salon, ça m’a joué des tours 😉.


En tout cas, je suis vraiment très, très heureuse d’avoir vécu une aussi belle expérience 🥰.

Le bilan est très positif (surtout pour un premier salon) avec 38 livres vendus ; je pense même que j’aurais pu en vendre le double si j’avais eu plus de stock. Je suis vraiment rassurée sur le fait que mes livres sont capables d’attirer des lecteurs inconnus et j’étais très enchantée de faire toutes ces belles rencontres.

Le prochain événement sera le Salon Fantastique, à Paris les 8-9 avril 2023.

J’espère que ça se passera encore mieux ! Et que vous serez là :).

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